1. Le saviez-vous ? Le salaire assuré ne correspond pas toujours au salaire annoncé
Votre certificat distingue deux notions importantes :
- Le salaire annoncé : défini dans le règlement de votre caisse, il correspond souvent à votre revenu soumis à l’AVS, mais peut inclure ou exclure certaines composantes (bonus, commissions, etc.).
- Le salaire assuré : base de calculs pour vos cotisations et prestations.
Dans le régime obligatoire, le salaire assuré tient compte d’une déduction de coordination* (CHF 26’460 en 2025) et ne peut dépasser un plafond de CHF 90’720.
Exemple : avec un salaire annuel de CHF 150’000, le salaire assuré dans le régime obligatoire sera plafonné à CHF 64’260 (90’720 – 26’460).
Certaines caisses enveloppantes vont plus loin : elles peuvent assurer un salaire jusqu’à CHF 907’200, souvent sans déduction de coordination.
Dans ce même exemple, un plan enveloppant sans déduction permettrait d’assurer la totalité des CHF 150’000, améliorant ainsi vos futures prestations.
2. Qui paie quoi ?
Selon l’art. 66 LPP, l’employeur paie au moins 50 % des cotisations pour l’ensemble du personnel. Certains plans prévoient une part plus généreuse.
Votre certificat indique la répartition des cotisations entre vous et votre employeur. Si vous changez d’employeur, ce point est à comparer attentivement car il constitue un élément de votre rémunération indirecte.
3. Les cotisations épargnes augmentent avec l’âge
Votre épargne retraite évolue avec le temps. Les taux légaux minimaux sont :
Âge Taux minimum
25–34 ans 7 %
35–44 ans 10 %
45–54 ans 15 %
55–64 ans 18 %
Ces taux sont un minimum légal (article 16 LPP). Votre plan peut prévoir un démarrage plus tôt ; des échelles d’âge et des taux différents peuvent être appliqués selon le règlement.
4. Prestations de retraite : ce qui détermine vos prestations futures
Dans un plan en primauté des cotisations (le plus courant), votre certificat peut inclure une projection de vos prestations. Celle-ci dépend du :
- Taux de conversion utilisé pour transformer votre capital en rente. Il est fixé par le Conseil fédéral pour la part obligatoire et est défini par les représentants de votre caisse pour la part surobligatoire.
- Taux d’intérêt annuel appliqué à votre capital (voir point suivant).
- Taux de projection : il s’agit uniquement d’une estimation indicative de votre capital à la retraite. Ce chiffre n’est pas garanti.
- Choix de la prestation : rente, capital ou mixte. Pour en savoir plus à ce sujet, lisez notre article « Retraite : rente, capital ou mixte ? Faites votre bon choix »
5. Votre capital travaille pour vous
Votre capital de prévoyance génère chaque année des intérêts :
- La part obligatoire (LPP) est rémunérée à un taux minimum fixé par le Conseil fédéral : 1.25 % en 2025.
- La part surobligatoire est rémunérée à un taux défini par les représentants des employeurs et des assurés.
En cas de bonnes performances financières, des intérêts supplémentaires ou excédents peuvent être attribués : on parle alors du “troisième cotisant”.
6. En cas d’invalidité ou de décès, que toucheront vos proches ?
Le certificat mentionne aussi vos prestations de risque. En cas d’invalidité ou de décès, la rente est généralement calculée sur votre salaire assuré.
Les prestations comprennent en général :
- Une rente d’invalidité
- Une rente de conjoint·e ou de partenaire
- Des rentes d’orphelins, versées jusqu’aux 18 ans de l’enfant (ou 25 ans en cas de formation).
Si vous n’êtes pas marié.e, vérifiez que votre conjoint.e soit bien enregistré.e auprès de votre caisse.
7. Le libre passage : un indicateur de plan avantageux
Lorsque vous changez d’emploi, votre avoir de prévoyance est transféré sous forme de prestation de libre passage auprès de la Fondation de votre nouvel employeur.
N’oubliez pas que c’est à vous de transférer vos avoirs à chaque changement d’employeur. En cas d’oubli, l’avoir est transféré à une institution supplétive.
Une astuce : comparez le montant de votre avoir de prévoyance à la part obligatoire minimum LPP indiquée sur votre certificat. Plus l’écart est grand, plus vous avez bénéficié de prestations surobligatoires avantageuses, que ce soit dans votre plan actuel ou vos plans précédents.
8. Et les plans 1e ?
Certaines caisses de pension proposent, pour les hauts revenus (supérieurs à CHF 136'080), des plans dits “1e”. Ceux-ci permettent une gestion individualisée de l’épargne, mais sont également liés à la performance des marchés financiers.
Ces plans sont spécifiques et soumis à des conditions précises définies par votre institution de prévoyance. Ce sujet vous intéresse ? Nous y consacrerons un article dédié prochainement.
Ce que vous pouvez faire dès à présent
Prenez le temps de lire attentivement votre certificat de prévoyance. En cas de doute ou de questions, contactez votre service RH ou votre caisse de pension. Mieux comprendre aujourd’hui, c’est une meilleure préparation pour demain.
*La déduction de coordination (ou montant de coordination) est fixée par la Confédération. Elle sert à éviter la double assurance entre l’AVS et la LPP : on la soustrait du salaire brut pour déterminer la partie assurée dans le 2ᵉ pilier.