17 mars 2022

50 is the new 30

A 50 ans, aujourd’hui, nous sommes au milieu de notre vie. Un secteur qui l’a bien compris, c’est l’industrie cosmétique qui s’en sert pour gagner des millions. Pourtant, trois mythes concernant les travailleurs de 50 ans et plus persistent : ils seraient chers, peu flexibles et peu résistants. Nous passons ici ces mythes au peigne fin.

50 ans, c’est le nouveau 30 ans ! Ce slogan est connu de pratiquement tous les professionnels du marketing. Les personnes âgées de 50 ans et plus sont dans "l'âge d'or" - elles sont, pour ainsi dire, dans la force de l’âge. L'époque où l'on était vieux à 50 ans est révolue. Que ce soit pour changer de travail, fonder une famille ou acheter une maison : c’est simple, tout est possible. Parce que l'expérience de vie que l'on apporte avec soi est un bien précieux. C'est une erreur de croire qu'à 50 ans, il est difficile, voire impossible, de changer de travail. Mais ils existent toujours - ces préjugés qui font de la recherche d'emploi à un âge mûr un défi. Tout particulièrement lorsque les entreprises doivent faire des économies.  

Premier mythe : les collaborateurs plus âgés coûtent cher

C'est vrai. Les salaires des travailleurs âgés sont en moyenne plus élevés que ceux des plus jeunes. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'ils disposent de plus d'expérience professionnelle. Mais attention ! La différence est plus petite qu'on ne le pense. Elle est plus précisément de CHF 108. C'est ce que montre une comparaison des salaires médians de l'Office fédéral de la statistique entre les personnes âgées de 40 à 49 ans et le groupe des "50 ans et plus".  D'un point de vue statistique, les grands bonds salariaux ont lieu avant le 40ème anniversaire. Après le 50ème anniversaire, il n'y a généralement que peu de changements.
Un autre facteur important est celui des charges salariales. Les collaborateurs plus âgés sont souvent plus chers. Cela est dû aux bonifications de vieillesse pour la caisse de pension, qui augmentent par étapes dans de nombreux plans. Et voici la bonne nouvelle : cela ne devrait pas être le cas ! Dans des solutions de prévoyance englobantes, il est également possible de créer une évolution uniforme des cotisations. En résumé, la différence de salaire entre les groupes d'âge est marginale. Elle est surtout nettement plus élevée entre les sexes. Mais il s'agit là aussi d'un phénomène connu.  

Deuxième mythe : les collaborateurs plus âgés sont moins résistants 

Est-ce vrai ? D'un point de vue statistique, le taux d'absentéisme des collaborateurs de plus de 55 ans est effectivement plus élevé que la moyenne (4,6% contre 3,2 %). Cependant, l'âge n'est qu'un des nombreux facteurs d'influence de ce phénomène. Les employés du secteur de la construction, par exemple, ont plus du double d'absences pour cause de maladie ou d'accident que les professions libérales, c'est-à-dire des groupes professionnels comme les avocats ou les architectes. Si le nombre de jours d'absence est donc considéré comme un indicateur de résistance au stress, les collaborateurs âgés sont effectivement moins résistants au stress. Mais ce que les statistiques négligent, c'est la situation de vie personnelle et la forme physique des personnes concernées.  Voici la question décisive : qui embauchez-vous ? Une femme de 58 ans en pleine forme qui se rend chaque matin au travail à vélo ? Ou mettez-vous l'accent sur le jeune père fatigué qui ramène régulièrement un virus de la crèche ? L'activité physique est un élixir de jeunesse certes important, mais n'oubliez pas le sport intellectuel ! Restez curieux de votre secteur et suivez les principales tendances. Ainsi, vous pourrez à tout moment participer aux discussions et montrer que vous n'êtes pas un "boomer". 

Troisième mythe : les collaborateurs plus âgés ne sont pas flexibles

La flexibilité est une question d'attitude personnelle, pas d'âge.  Il y a des personnes de 63 ans dynamiques et avides d'apprendre. Et il y a aussi ceux qui ont terminé leur apprentissage et qui ont l'impression d'être déjà à la retraite. Le manque de flexibilité est une question de perspective. C’est le moment de la vie dans lequel on se trouve qui est déterminant. Les personnes de 55 ans ont une expérience que les jeunes de 25 ans n'ont pas encore vécue. Cela s'exprime surtout dans le comportement des managers. Les jeunes diplômés dynamiques savent certes beaucoup de choses de la théorie actuelle. Mais la mise en œuvre de projets réussit souvent grâce à la patience, à l'expérience et à la persévérance de collaborateurs plus âgés. Les collaborateurs de longue date reconnaissent les éventuelles embûches avant qu'elles ne surviennent et évitent ainsi les dangers à temps. En outre, ces cinquantenaires dans "l'âge d'or" font partie pour les industriels d'un groupe de clients de plus en plus important. Car personne ne connaît mieux leurs besoins qu'eux-mêmes. 
  

Benno Halter
Pension Services Outsourcing Director